SGG
L’entité SGG est née du croisement des trois premiers personas du syndrome éponyme.
Le dérèglement identitaire s’est initialement manifesté au travers de « cas de dépersonnalisation » : des dessins, dont les traits communs empêchaient l’identification de l’auteur, signalaient la dés-individualisation partielle de Smëms, Gro et Gouniet, leur convergence progressive et leur cohabitation en une id-entité triple et hybride nouvelle.
Le caractère tout à fait exceptionnel de sa genèse transparaît dans sa nature singulière, quelque peu ambiguë, absconse. Dépourvu de caractéristiques psycho-comportementales constitutives de son individualité, SGG n’est pas a proprement dit une identité comme les autres personas, mais une entité émanant du système SGG, laquelle pourrait être considérée comme sa synthèse ; un complexe créateur métis dont les œuvres attestent l’existence.
De par sa modalité de formation, l’entité est fondamentalement multiple, hétérogène et de surcroît fluctuante. Pour cause, son organisation en hypostases variables : SGG apparaît perpétuellement comme une combinaison – parmi d’autres possibles – des dividus le composant et dont on peut repérer la présence tantôt dominante, tantôt subjacente, à travers les productions (couleurs, candeur ou agressivité, désinvolture ou précision des tracés). Parfois perceptibles au sein d’une même production, les oscillations des configurations hypostatiques confèrent à chacune d’elle une tonalité émotive, expressive ou symbolique différente, nuancée et adaptée à l’état du trinôme.
Considérant cette modularité, j’ai présumé que l’entité avoisinerait le moi(s) que l’on sait mouvant et pluriel et, par conséquent, qu’elle serait à-même de révéler l’essence du sujet multiple au moment de la création. Il s’agirait dès lors d’envisager comme étant des quasi-autoportraits les innombrables anthropomorphes figurés et défigurés, produits et reproduits tel un leitmotiv (monomanie chronique). Relevant de l’automatisme, ces monstres sont expression primaire ; ce qui ressort le plus instinctivement de L.B. lorsqu’il se trouve en situation de troubles.
Cela expliquerait par ailleurs pourquoi SGG est l’id-entité prépondérante du système, la plus prolifique sur le plan artistique. Hautement instable, son emprise excessive occasionne de fréquents débordements et épisodes délirants (obsession bonhommique paranoïde) affaiblissant l’ensemble des alters. Ces derniers se sont à plusieurs reprises ligués contre l’entité dans l’intention affichée de « tuer SGG », afin de reprendre le dessus et la contenir « à l’intérieur », hors de contrôle du corps. Las sans succès puisque sa domination semble, pour l’heure, immuable.
Conjecturant l’hypothèse que l’intensification et la dégénération du conflit intra- et inter-instanciel aient pu provoquer la gestation de l’hybride, la réunification des personnalités scindées, en un ensemble multiple, pourrait également constituer une réponse au probable besoin de l’hôte de ressentir un semblant d’unité. Processus inverse de la dissociation, l’opération aurait ainsi eu une fonction thérapeutique, qui s’est étiolée.
Sommaire des œuvres de SGG
Les Écorchés
Les Malades
Les Teinturiers
Oeuvres exposées à la Galerie Caroline Serero, Marseille.