LULU

Profil de Lulu, Poupée Doudou trahi d'introduction de la Galerie de Portraits

Parmi les personas issus du Syndrome SGG, Lulu est la personnalité dont les prises de contrôle sont les plus rares. Laissée « en silence » durant de longues périodes et de fait peu productive, son identité et son rôle au sein du système demeurent globalement incertains à mes yeux. Par conséquent, il m’est délicat d’établir fidèlement son profil – bon nombre des éléments suivants m’étant confiés par le persona lui-même ou rapportés par ses alters.

Se définissant comme inter-sexes – à la fois femme et homme –, Lulu est une personne âgée, célibataire de longue date et solitaire, vivant modestement en seule compagnie de livres et de musiques de poètes contemporains.

Parfois sujet aux troubles mélancoliques, l’individu manifeste une forte tendance nostalgique, alimentant la nostalgie d’un passé vraisemblablement fantasmé (délire idéalistique) où rien ne justifiait son actuel regard pessimiste (distorsion cognitive dépressive) sur – je cite – « la désolation du monde-mourant ».

Bien qu’empreinte d’amertume (TPED), Lulu prétend faire preuve de détachement face au déclin civilisationnel, aux inepties et atrocités humaines afin de ne plus se laisser affecter ni par la compassion ni par la culpabilité de son inaction : iel regarde par la fenêtre les jours passant tout en confectionnant des poupées.

Réalisées à partir de matériaux de récupération (tissus, sachets plastiques), ses marottes monstrueuses et éborgnées font office de fétiches de type vaudou. Chacune d’elle serait le représentant d’un esprit protecteur veillant sur L.B. et sur les enfants naissants – que Lulu n’aura pas eu par conviction éthique ; la figure anthropomorphe effrayante ayant fonction « d’éloigner les monstres de l’individualisme et de la perversité », espérant que l’humain devenant ainsi vertueux « apportera du bon à ses semblables ».

Outre l’affectation mystique attribuée à ses créations, l’activité manuelle constitue également une revanche pour Lulu, expliquant que l’hôte souffrait durant son enfance des moqueries suscitées par son manque de dextérité – atteinte de l’estime de soi ne pouvant toutefois être une cause traumatique de la dissociation initiale.

Les poupées de Lulu

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